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Fluidité, discrétisation… et récursivité fractale ?

L’introduction des langues minoritaires dans les écoles publiques de l’État Kachin, ses bénéfices potentiels, et les défis qui la sous-tendent (2011-2020)

Article

https://doi.org/10.4000/moussons.9044

Photo of young Internally-Displaced Persons in Myitkyina. (https://globalvoices.org/ - Photo courtesy of Rangoon Revealed Facebook page).Un article de Nicolas Salem-Gervais et Ja Seng vient d’être publié dans le dernier numéro de Moussons (n°39). Ils y abordent l’introduction des langues minoritaires dans les écoles publiques de l’État Kachin et ses conséquences éducatives et socio-politiques.

Au Myanmar, la période 2011-2020 – avant le coup d’État militaire de 2021 – a vu une dynamique, certes limitée mais non moins continue et significative, d’introduction des langues minoritaires (en tant que matières et langues d’instruction orale) dans les écoles publiques ; des évolutions susceptibles d’avoir des conséquences positives aussi bien en termes d’accès à l’éducation, que de construction nationale et de conservation du patrimoine culturel. Consacré à l’État Kachin, cet article se focalise sur les défis et inévitables compromis liés à a production d’une liste de langues, à introduire dans les écoles, par opposition à de simples dialectes, dont le statut resterait informel. Notre argument est que cette évolution de la politique linguistique scolaire, en dépit des nombreuses conséquences positives qu’elle est susceptible d’avoir, contribue également à un processus de discrétisation ethnolinguistique, qui renforce les velléités de mobilisation de « sous-ethnonymes » dans les ethnonymes, selon une structure fractale, à travers des couches récurrentes d’idéologie de langue commune, d’une part, et d’affirmation d’une spécificité ethnolinguistique, de l’autre. Tandis que le paysage politique et éducatif birman a été profondément bouleversé par le coup et que l’avenir du pays demeure incertain, il apparait indispensable de garder à l’esprit ces défis de politique linguistique et de décentralisation, dans la perspective d’un État fédéral et de son système éducatif.

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Couverture Moussons n°39

 

27 juillet 2022