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Aquatic resources exploitation and adaptation of Anatomically Modern Human in Island Southeast Asia : palaeoenvironmental and cultural implications

 

Auteur : Boulanger, Clara
Sous la direction de : Susan O’Connor, Anne-Marie Semahet Thomas Ingicco
Muséum national d’histoire naturelle, Paris
English Language English text

Mots clés : Histoire, Asie du Sud-Est, Asie du Sud-est insulaire, Homo sapiens, Ichtyoarchéologie, Adaptation côtière, Techniques de pêche, Comportement moderne, Pêche préhistorique, Civilisation Asie du Sud-Est, Homme — effets de l’environnement, Biodiversité marine.

 

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Résumé
Les côtes de l’Asie du Sud-Est insulaire concentrent la plus grande biodiversité marine au monde. Par conséquent, les environnements marins et leurs denses regroupements en faune riche en nutriments, ont joué un rôle majeur dans la diète des populations préhistoriques lors de la colonisation des archipels de la Wallacea (Indonésie orientale et Timor-Leste) et des Philippines, où sont situés nos sites d’étude, Bubog I, Bubog II, Bilat Cave, Here Sorot Entapa, Asitau Kuru, Matja Kuru 2 et Laili. Cette étude apporte de nouvelles données et une discussion originale sur l’adaptation halieutique de ces hommes, permettant des com- paraisons à grandes échelles entre sites archéologiques sur un gradient nord-sud, et ce, combinant données archéologiques et ethnographiques, identifications taxonomiques (en utilisant un ensemble élargi d’éléments squelettiques), Zooarchaeology by Mass Spectrometry (ZooMS) et analyse des isotopes stables de spécimens modernes et restes ichtyofauniques découverts en contexte archéologique dans cette région du monde. Grâce à l’analyse des spécificités écologiques de chaque taxon identifié, nous inférons que les hommes, aux Philippines et dans la Wallacea, exploitaient majoritairement des environnements littoraux proches des sites, et que les différences entre ces sites sont directement liées aux disparités environnementales locales, aux changements environnementaux et climatiques globaux et aux variations eustatiques. Nous suggérons également que l’exploitation d’environnements spécifiques locaux a induit la nécessité de développer des techniques de pêche adaptées. Nous émettons l’hypothèse d’une hyperspécialisation côtière de ces groupes humains, confirmant la théorie d’Homo sapiens "généraliste spécialiste". En outre, nous soulignons également le rôle social de la pêche chez ces premiers insulaires, avec la préparation et la consommation de pois- sons toxiques (Diodontidae et Tetraodontidae) aux Philippines, il y a 32 000 ans, démontrant la coexistence de comportements modernes complexes et sophistiqués liés au milieu marin et à l’adaptation côtière, et le développement de processus cognitifs à plusieurs échelles représentant une étape majeure dans l’évolution des stratégies de subsistance de ces hommes modernes.