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Reverse glass painting in Indonesia, 19th-21th centuries (REVELATION)


(Jérôme Samuel, directeur de l’IRASEC)

 

Ce projet de long terme engagé au début des années 2000, a pour but d’inventorier, de décrire et d’analyser la peinture sous verre indonésienne pendant une période 150 ans, par le biais d’une base de données qui comprend actuellement 2 200 objets et sera, à terme, accessible en ligne.

L’art de la peinture sous verre consiste à peindre ou reproduire une image au dos d’une feuille de verre, l’image étant vue à travers le support lui-même. Il a été introduit en Indonésie dès le XVIIIe siècle, mais n’a pas été adopté par les peintres locaux avant le milieu du XIXe siècle, principalement à Java et plus tard à Bali et Sumatra. Il a connu son heure de gloire pendant la majeure partie du XXe siècle, avec un public issu de toutes les couches de la société, des paysans comme des classes supérieures, et reste toujours pratiqué aujourd’hui.

Ces images de verre sont étudiées non seulement comme des objets d’art populaire ou savant, mais en tant qu’ultimes témoignages d’une production iconographique plus large sur des supports variés et non pérennes aujourd’hui disparus, replacées dans le contexte de leur production. Elles sont ainsi considérées comme une source iconographique de l’histoire de l’Indonésie aux XIXe et XXe siècles.

Par ailleurs, ce projet vise à faire reconnaître la valeur patrimoniale de la peinture sous verre parmi d’autres produits, techniques et savoirs en matière d’art, d’industrie et d’artisanat local indonésien, notamment les meubles, les outils et objets utilitaires quotidiens, etc.

Les peintures répertoriées et documentées à travers la base de données ont été collectées à partir d’ouvrages imprimés et, surtout, auprès de collectionneurs privés, de peintres et d’antiquaires, très marginalement à partir de collections publiques (moins de 5% des articles, trouvés en Indonésie et en Europe). Elles ne représentent qu’une infime partie de la production totale, qui s’élève probablement à plusieurs millions de pièces, mais sont néanmoins représentatives :

  •  de l’ensemble des thèmes et sujets reproduits sous verre, principalement liés au wayang (personnages et scènes du théâtre d’ombres), à l’islam (calligraphies, images du Buraq, de mosquées, etc.), aux pratiques et croyances populaires (couples de mariés, représentations apotropaïques, saynètes comiques, etc.) ;
  •  des deux périodes de production de la peinture sous verre en Indonésie, celle communément appelée « traditionnelle » ou « populaire », qui s’étend approximativement de la seconde moitié du XIXe siècle aux années 1960 ; et celle du « Renouveau », qui commence à partir du milieu des années 1970.

Le nombre d’objets inventoriés permet différentes approches pour le chercheur, aussi bien qualitatives par l’examen attentif et l’analyse de pièces uniques et/ou exceptionnelles (ci-dessous 2014a & b), que quantitatives avec l’étude de séries plus longues de pièces selon des thèmes et sujets (2019, 2022, à venir), le lieu d’origine (2010, 2013) et les conditions de production (2017). (Les dates font référence aux publications du chercheur).