Le plurilinguisme à l’université en Thaïlande : entre discours, pratiques d’enseignement et pratiques d’apprentissage
Auteur : Imsil, Niparat
Sous la direction de : Emmanuelle Huver
Université de Tours
Texte français
Mots clés : Sciences du langage, Thaïlande, Plurilinguisme, Didactique plurilingue, Universités thaïlandaises, Thaïlande, Enseignement multilingue, Langues, Études et enseignement, Langues vivantes — Acquisition linguistique, Politique linguistique.
Résumé
La Thaïlande est considérée comme un pays monolingue, mais, en réalité, beaucoup de Thaïlandais sont plurilingues. Actuellement, au niveau macroscopique, le gouvernement et les institutions scolaires et universitaires encouragent les apprenants à apprendre plusieurs langues. Toutefois, sur le terrain, nombre d’enseignants pratiquent encore essentiellement une didactique monolingue, les autres langues étant moins acceptées dans la classe de langue. Cette thèse se donne pour objectif de revenir sur ce constat pour le problématiser en interrogeant plus en détail les pratiques didactiques des enseignants thaïlandais au regard des pratiques d’apprentissage de leurs étudiants, ainsi que les manières dont ils mobilisent leur plurilinguisme dans l’enseignement/ l’apprentissage. La présente thèse tente de répondre à ces questions au moyen de démarches qualitatives : une enquête de terrain sous forme de questionnaire, des entretiens auprès d’enseignants et d’étudiants d’anglais et de français, ainsi qu’une analyse de productions écrites d’étudiants. Ce travail a été réalisé dans trois universités thaïlandaises. Cette thèse invite à réfléchir à quelques pistes pour le développement du plurilinguisme dans le pays, à s’interroger sur le décalage entre les discours institutionnels, les pratiques des enseignants et les pratiques des étudiants. L’analyse des informations recueillies montre que les enseignants et les étudiants enquêtés ont conscience de leur plurilinguisme et le mobilisent dans l’enseignement ou l’apprentissage. Du côté des enseignants, ces pratiques sont toutefois très diversifiées : elles vont d’une didactique essentiellement monolingue (centrée sur la seule langue cible) à une didactique plurilingue, mise en œuvre de manière plus ou moins « faible » ou « assumée ». L’analyse des discours et des pratiques des étudiants montre qu’ils mobilisent leur plurilinguisme au service de leur apprentissage.